' laurent paquier luque'

Formation et parcours
De 1994 à 1998 j’ai vécu à Londres pour appendre le métier de luthier sous la direction de Shem Mackay, à la London Guildhall University en Music Tecnology (acoustique, chimie, construction et dessin). Ensuite je me suis installé dans un atelier à proximité du sien pour réaliser les premiers instruments, conçus, dessinés et réalisés par mes soins.
Je suis rentré en France pour continuer mes recherches à la campagne pendant un an. J’ai ensuite travaillé dans un atelier parisien pour me perfectionner en montage, réglage et diverses réparations. Enfin, je me suis installé comme artisan luthier en construction d’instruments à cordes depuis Janvier 2001.
Depuis Mai 2003, je travaille à temps partiel chez "Cordes et Âme", 46 rue de Rome.

Spécificité de mon travail
Tous mes instruments sont réalisés de façon entièrement traditionnelle.
Je les dessine en fonction de la sonorité que je désire obtenir. Le nombre de paramètres et leurs combinaisons donnent des résultats différents presque à l’infini. Même sur un instrument comme le violon, dont la taille est invariable (ou presque), la largeur du épaules et du bas, la longueur et la largeur des "CC", la hauteur des éclisses, la dimension des ouïes, leur hauteur, leur largeur, leur écartement, leur inclinaison, font que chaque instrument de qualité possède une voix qui lui est propre.

Le choix du bois
Je vais le choisir moi-même en Allemagne, là où l’on trouve les arbres qui poussent en Europe centrale (été chaud et hiver froid) et qui garantissent les meilleures factures.
Dans mon stock, le choix s’effectue en fonction de mes envies ou de mes besoins. De la profondeur de l’onde, du maillage de l’érable et de la régularité des veines d’épicea dépendra la forme donnée à la voute.

Le vernis
Le fond de bois ainsi que le "vernis blanc" sont de ma préparation.
Le vernis lui-même est à base d’huile, de résine et de térébentine. Il cuit entre quinze et vingt heures, selon la viscosité et la couleur désirées

Epaisseur et poids
L’épaisseur de la table et du fond dépend essentiellement de la qualité du bois. Une épaisseur qui convient pour un instrument ne conviendra pas pour un autre, pourtant du même modèle. D’où l’inintérêt de copier des épaisseurs en même temps qu’un modèle.

Un instrument trop épais ne pourra jamais se mettre en vibration correctement et son émission sera souvent lente et rauque. Mais il ne faut pas à l’inverse faire trop fin, comme l’ont fait beaucoup de luthiers pendant un temps. On obtient des instruments très puissants, voire timbrés pour peu qu’ils soient correctement voûtés, mais ces instruments "à consommer de suite" s’épuisent vite au lieu de se bonifier. C’est à cause de ces instruments trop fins que beaucoup de musiciens rechignent à acheter aujourd’hui des instruments neufs.

La différence entre un bon et très bon instrument réside dans une infinité de tous petits détails aussi dans la conception que dans la réalisation. Il s’agit de faire le juste compromis entre la maille, la profondeur de l’onde, les veines, la forme de la voûte, la résistance des plaques aux différents modes de torsion et l’accordage des plaques entre elles. De tout ceci dépendra l’épaisseur, le poids final et la qualité de l’instrument.